samedi 26 décembre 2015

La femme d'argile et l'homme d feu de Helene Wecker

Robert Laffont, 08 octobre 2015 - Grand Format 552 pages
(disponible en eBook)



Lorsqu'elle se réveille en cette fin du XIX e siècle, Chava est enfermée dans une malle au fond d'un navire qui les emmène, elle et son nouveau mari, vers New York, loin de la Pologne. Faite d'argile, c'est une golème, créée par un rabbin qui s'est détourné de Dieu pour se consacrer à l'occultisme. Lorsqu'il se réveille, le djinn est violemment projeté sur le sol de l'atelier d'Arbeely, un artisan syrien. L'instant d'avant, c'est-à dire mille ans plus tôt, cet être de feu aux pouvoirs exceptionnels errait dans le désert. La golème et le djinn, fantastiques immigrés, se rencontrent au hasard d'une rue. Eux seuls se voient tels qu'ils sont réellement. Chacun sait que l'autre n'est pas humain. Tous deux incapables de dormir, ils se donnent rendez-vous une fois par semaine, la nuit, pour arpenter les rues de Manhattan, qu'ils découvrent avec émerveillement. Mais une menace plane sur eux. Le créateur de la golème, d'un âge très avancé, est prêt à tout pour échapper à la mort. Et il a vu où se cachait le secret de la vie éternelle : à New York. Un conte initiatique, une fresque historique, un récit choral et une merveilleuse histoire d'amour pour un premier roman éblouissant.

**Merci aux Éditions Robert Laffont pour ce roman**

J'ai pris ce service-presse sur un coup de tête. Les autres blogueuses semblaient tellement enchantées de le lire, que prise dans leur euphorie et même si j'étais moins emballée qu'elles, j'ai tout de même foncé, moi aussi. 
Sauf qu'à la réception du roman qui, certes, est magnifique, j'ai regretté mon impulsivité. En relisant le résumé, en voyant l'épaisseur de cet ouvrage - qui est un sacré pavé -, j'ai vraiment regretté ! retardant au maximum ma lecture, persuadée qu'il ne me plairait pas. 
Le ton du résumé est trop ampoulé pour moi "Un conte initiatique, une fresque historique, un récit choral et une merveilleuse histoire d'amour pour un premier roman éblouissant."(même si ce descriptif est juste, il sonne ronflant à mes oreilles - par ailleurs, je déconseille fortement de lire le résumé, puisqu'il spoile TOUTE l'histoire).  Bref, du coup, j'avais peur d'un récit grandiloquent et pompeux, avec de grandes envolées lyriques et de belles phrases qui ne veulent rien dire, à moins de se risquer à quelques claquages de cerveau pour les décrypter. 

J'ai donc commencé cette lecture pleine d'appréhension, y allant à reculons. Pourtant en quelques pages seulement, je me suis vite rendue compte que mes a priori n'avaient pas lieu d'être. 
Ce livre est une pure merveille !!
Première chose qui tape à l'œil : la qualité du roman. La plume de Helene Wecker est sublime ! 
L'une des plus belles plumes que j'ai pu lire  jusqu'alors. Elle est fluide, maîtrisée et simple. Puis, surtout, elle recèle une magie indescriptible ! Chaque page que j'ai lue m'a transportée, alors que ce récit ne regorge pas d'action ou de rebondissements à foison. Je dirais même que le rythme - surtout les 200 premières pages - est assez lent et pourtant, pas une minute, je ne me suis ennuyée ! Au contraire, j'ai pu prendre mon temps, savourant à sa juste valeur chaque page, chaque mot, de ce fabuleux récit.

L'histoire est en rien comparable à ce que j'ai pu lire auparavant, elle est pour moi inclassable. 
Nous suivons - entre autres, car il y a de nombreux personnages qui viennent étayer le récit -  l'histoire d'Ahmad, le djinn et de Chiva, la golème

Ahmad est un djinn fait de feu. Il s'est fait capturer, asservir, puis emprisonner dans une fiole par un puissant magicien. C'est Arbeely, un dinandier de Little Syria (un quartier de Manhattan), qui, par le plus grand des hasards, le libère de sa geôle... mille ans plus tard. Nous sommes alors en 1899. 
Pour ce djinn, pourtant âgé de plus de deux cents ans, c'est comme une renaissance puisque, non seulement il ne connaît rien au siècle dans lequel il se réveille, mais en plus, il est prisonnier de son corps humain, incapable de revenir à sa forme originelle. De plus, le nouveau décor dans lequel il est projeté, Manhattan et ses édifices, sa population impressionnante, ses espaces verts ou encore ses étendues d'eau, sont bien loin de ce qu'il a toujours connu : le désert !

Chiva, est une golème. C'est-à-dire une femme faite d'argile. Elle n'est pas humaine et n'est pas la création de Dieu, mais de l'homme et des puissances occultes. Les golems sont créés pour servir, ce sont des esclaves obéissants, forts comme dix hommes, mais de capacités intellectuelles limitées ! et surtout,  et c'est ce qui les rend dangereux, ils sont dénués d'humanité. 
Cependant Chiva est différente. Son créateur, Schaalman, un ancien rabbin à l'esprit tordu et machiavel, a accepté la demande inimaginable de son client, Otto Rotfeld : faire une golème intelligente et curieuse, se confondant avec une humaine. Ainsi, elle se fera passer pour l'épouse d'Otto.
Seulement voilà, alors que son maître vient de l'éveiller au cours de leur traversée en mer pour rejoindre Manhattan, ce dernier meurt. 
La jeune golème se retrouve alors livrée à elle-même...

Je ne vais pas m'étaler plus et faire de ma chronique un roman, mon ressenti tient en un mot : MAGIQUE. 
Que ce soit l'écriture, les personnages, l'intrigue ou encore la structure du récit... tout est magique.
C'est assurément, un livre à découvrir d'urgence ! 
Ce livre est un service-presse de : 

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