lundi 5 novembre 2018

Organigramme de Jacques Pons

 
Éditions Hugo Thriller//Broché  379 pages//20 septembre 2018
Disponible en eBook



 

La vision sans exécution n'est qu'hallucination.
Telle est la devise du célèbre patron de la Maison Louis Laigneau, fleuron du luxe français. Martelée en chaque occasion, de séminaires de créativité entre beautiful people en conference calls des membres du CoDir, elle va également devenir celle d'un tueur dont le seul but est d'anéantir de façon brutale, méthodique et cruelle l'intégralité de l'entreprise et de ses salariés.

Quelles sont ses motivations? Quelles sont réellement ses cibles? Pourquoi un tel déferlement de haine froide?

Une chose est sûre: rien ni personne ne sera épargné dans la réalisation de ce mortel projet.



 

 
Un résumé intriguant, une couverte qui l’est tout autant, à peine reçu, je me suis donc jetée sur Organigramme.

Le thème principal abordé dans ce roman est celui de la souffrance au travail et je l’ai trouvé tout à fait original dans un thriller. C’est une excellente idée de parler de ce sujet d’actualité et de pousser la souffrance à son paroxysme. On retrouve toutes les facettes qui engendrent la dépression au travail, burn out, licenciements, pression, obsession du chiffre… 
En somme, l’envers du décor dans le monde tellement glamour de la mode. Et en parlant de la mode, là encore, l’auteur nous dépeint un tableau très complet de ce monde. 
Au sein de l’entreprise Louis Laigneau, règnent commérages, coups bas, faux semblants, langue de bois et j’en passe et des meilleurs. Ce qui est sûr, c’est qu’il s’agit d’un monde où le terreau est bien fertile pour avoir des envies de meurtres. Ce portrait est dressé avec beaucoup de justesse, d’autant plus que l’auteur vient de ce milieu, ce qui apporte la touche de crédibilité en plus, pour notre plus grand bonheur.
L’autre thème principal qui est abordé est celui des banlieues et de ses trafics. Là encore, nous nous glissons extrêmement bien dans l’univers des cités qui, lui aussi, possède son propre organigramme, notamment au sein du trafic. 

J’ai adoré ce parallèle entre mode et banlieue – qu’on a tendance à opposer habituellement – avec pour lien principal, Yasmina, une jeune femme qui travaille depuis peu dans l’entreprise Louis Laigneau et qui est originaire des quartiers. Lorsqu’elle découvre dans un séminaire au Maroc, la photo du meurtre d’un de ses collègues sur le téléphone d’une autre collègue, puis qu’elle se blesse, est rapatriée en France et encadrée par deux gros bras sous les ordres du chef de la sécurité, elle panique. Elle est persuadée qu’on veut l’éliminer.



Je ne m’étendrai pas plus sur l’intrigue afin d’en préserver le mystère car c’est aussi ce qui fait la force de ce roman. On soupçonne beaucoup de monde et si, habituellement je trouve le coupable assez rapidement, je dois dire qu’ici, je me suis trompée. Et c’est évidemment ce que j’apprécie le plus dans un thriller ou un policier, me faire manipuler par l’auteur. Tordu ? Si peu.

Le final m’a également beaucoup plu, mais là encore je ne peux malheureusement pas m’étendre, pourtant il y a pas mal de choses à dire, notamment le fait qu’on a droit à quelque chose qui change.
Le seul point négatif du roman, selon moi, est le fait qu’à certains moments on trouve des longueurs qui font perdre sa dynamique à Organigramme. 
Par moments, cela m’a un peu gênée et je « décrochais » un peu. Ce qui fait que j’ai manqué des informations importantes sans m’en rendre compte sur l’instant. Quelques coupes ici et là auraient offert un rythme plus haletant au récit. Cependant, cela n’engage que moi, mais quand je lis un thriller j’aime être sous tension tout le long de ma lecture. Là, parfois, mon attention était complètement relâchée.

Enfin, pour conclure, j’ai été totalement charmée par la très belle plume de Jacques Pons. Le langage est soutenu, raffiné, les mots sont choisis avec soin et précision. Le tout est fluide et très agréable à lire. De toute évidence, l’auteur possède une réelle plume et il est à suivre.


 

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